vendredi 26 août 2011

Arts ménagers : Je veux la vie de cette salope de Cendrillon

Nétwayé, baléyé, astiké,
Kaz la toujou penpan !
De retour de vacances me voilà pleine d'ambitions : entre autre, celle de ne plus travailler et de vivre aux crochés de quelqu'un d'assez sympa pour me prendre en charge financièrement. Je vous propose ici récit d'une journée idéale et désirée. J'assume totalement les conséquences des propos qui vont suivre (quoique, de nombreuses femmes vivent de la sorte ou aspirent à ce modèle de vie). Ma nouvelle ambition donc : être femme au foyer. J'ai pu profiter de cette façon de vivre, proche de la retraite finalement, pendant mes congés et je poursuis en ce moment, de retour chez moi, avant la terrible et redoutée 'rentrée'. On peut déjà se mettre dans l'ambiance grâce aux rayons des grandes surfaces qui dégueulent d'agendas et de cartables. Même si ce dernier m'est désormais inutile, je reste anxieuse à la vue de cet immonde spectacle. N'y pensons plus. Il reste quelques jours de bonheur encore. Tout de suite : l'exemple d'une journée que je qualifie de paisible et agréable :

9h06 : je suis réveillée par les infos sur France Inter. J'étends mes jambes en hauteur contre le mur. Je m'en fiche, j'ai tout mon temps et c'est tout à fait recommandé pour la circulation sanguine. Je sens que je me fais du bien dés le réveil : le moral est meilleur par la suite. Je reste ainsi 20 minutes, c'est suffisant. Je poursuis mon écoute attentive de la radio. J'ai le temps. En même temps je me rancarde des dernières news sur mes comptes mails et sur twitter. Je suis toujours dans mon lit et c'est bon.
9:42 : s'en est assez de la position horizontale, je me lève et décide de procéder à mes soins quotidiens. Je pénètre sans précipitation dans la douche. Me savonne lentement. J'en profite pour laver mes cheveux et prends le temps de laisser poser mon masque capillaire pendant mon gommage corporel. Si j'envisage un jour d'être définitivement femme au foyer il faut que je reste bonne quand même. Ce qui me permettra de capturer dans mes filets la personne qui s'occupera de m'entretenir. Je sèche à l'air libre : j'ai le temps. Déo, maquillage, séchage des cheveux, parfum : je suis fraîche et je sens bon pour aborder cette journée sympathique par son absence de contraintes.
10:41 : je sors de ma chambre et me dirige à petits pas vers la cuisine pour un bon café qui finira de m'éveiller à la vie et surtout à la prise de conscience heureuse que je ne vais rien branler aujourd'hui. Je sirote mon caf en feuilletant mon nouveau livre de recettes de pains à la MAP et me dis tout simplement mais avec enthousiasme : 'tiens je vais faire un pain aujourd'hui, un pain spécial avec pleins de trucs dedans parce que : j'ai le temps'.
11:03 : j'enfile une robe, mes tongues et file en ville acheter mes ingrédients. J'y croise (pas beaucoup de monde parce que nous sommes au mois d'août et à Limoges) des vieux et des femmes réellement au foyer (elles n'ont pas l'air traumatisées et trop décrépies). Je flâne dans les rayons : j'ai le temps.
12:00 : de retour à l'appartement je m'installe dans la cuisine pour préparer tranquillement mon pain spécial. Aaaaahhaaaa !!! Quelle bonne matinée ! 
13:00 : tout est prêt dans la MAP, je la mets en route et c'est parti.
13:03 : je déjeune en prenant mon temps : parce que j'ai le temps ; avec des petites grilles de mots fléchés en dessert. Mon unique préoccupation : surveiller le pétrissage du pain. Passionnant.
13:36 : je vais essayer mon nouveau fer à repasser qui glisse comme jamais sur le linge ainsi que ma nouvelle planche à repasser : grande et pratique comme jamais elle aussi. Jusqu'à 15:00 je repasse sereinement mon linge en regardant un documentaire captivant sur Arte à propos de l'île des Açores. Je m'imagine alors vivre sur une île, d'amour et d'eau fraîche. Ça y je commence un peu à vivre ma vie par procuration ! Un des principaux  critères de la femme au foyer. Je vais de temps en temps jeter un coup d'oeil à la cuisson du pain. Que c'est agréable. Tout est léger.
15:03 : je prends soin de ranger mes fringues tout juste repassés. En même temps je cherche des solutions pour vivre de la sorte le plus vite possible. Ça va être compliqué... Est-ce que je ne me lasserai pas au bout d'un moment ? /instant de réflexion/  Heu... Non :).
En fait, ce pourrait être possible si :
- demain je recevais un courrier mystérieux pour me dire que finalement je suis rentière ou que l'état, suite à une erreur informatique m'a versé assez de primes pour l'emploi pour vivre bien sans bosser pendant 20 ans. Une étourderie irrémédiable. Une erreur fatale surtout pour l'état...
- si Fernando, qui joue parfois au loto et autres trucs du genre, gagnait au jeu ; et porté par l'euphorie, sonné par le vertige de l'extravagance du nombre de zéro propres au gain qu'il vient de remporter, décidait de m'en céder une partie. En contrepartie : je repasserai tout son linge 'à vie'...
- si je jouais moi-même au loto finalement...
- si une âme bienveillante choisissait de subventionner ma démarche de pré-pré-pré-pré-pré-pré-pré-pré-pré-pré-pré-pré-pré-retraite...
- si vous souhaitez désespérément prolonger votre filiation par l'intermédiaire d'un ou plusieurs enfants : je suis prête à vous faire profiter des mes ovules et à sacrifier mon 36/38 pendant quelques mois afin de satisfaire votre désir de progéniture en échange de ce que l'on appelle communément 'une pension alimentaire'. Je m'engage également à lui faire du pain et repasser son linge...

17:05 : je commence la rédaction de ce billet avec une thé vert et une clope. Que je savoure posément. Ah ! J'ai un rendez-vous aujourd'hui. À 18:00, en ville, avec une amie. Entre temps mon pain a fini de cuire. Il est beau, il sent bon, il est au muesli. Je suis contente de moi. Dans ce mode de vie, l'autosatisfaction est importante et évite toutes tendances à la dépression, pauvre et triste conséquence de cette évolution hors de la vie active. Pour ma part : je peux complètement gérer ce dommage collatéral.
20:11 : de retour de mon petit rdv en terrasse avec mon amie belge : nous avons été cordialement invitées au pot de départ d'un de ses collègues quelques tables plus loin... Bières aimablement offertes. J'aime bien ce genre de plan. C'est toujours une joyeuse surprise. Surtout quand on ne travaille pas le lendemain.
21:45 : dîner léger. Je goûte mon pain du jour. Un délice. On sent bien le miel et les figues. La croûte est croustillante. Je commence à me plaire aux fourneaux (notez bien ce détail si vous êtes intéressé par mon offre).
22:15 : cinéma. Les détails quelques lignes plus bas...
01:10 : de retour du ciné. Je n'ai pas sommeil. Alors je me lance dans l'épisode 3 de la Saison 1 de The Walking Dead. Je peux me coucher tard. J'ai le temps. Il n'y a pas école demain.

Dans les prochaines heures et dans les jours à suivre, j'envisage de faire pleins de choses absolument exaltantes :
- trouver un support adéquat pour accrocher au mur ma sublime assiette en porcelaine de Limoges.
- confectionner un petit rideau pour le meuble de draps et serviettes, et cacher le linge de ma vue (Détail important : je suis aussi bricoleuse). Pour ma mère : oui j'ose mélanger les draps et les serviettes.
- me rendre à la librairie pour faire l’acquisition de deux livres dont j'ai noté les références en feuilletant avec langueur quelques magasines sur la plage, pendant les vacances.
- aller au cinéma voir le film de Lars Von Trier 'Melancholia' sur le conseil, encore bouleversé, de Fernando. Je raye parce que fait hier soir : je le recommande en effet. Un petit bijou triste et beau. Oui, je me permets de rédiger ce billet en deux fois. Je m'en fiche, j'ai le temps !
- faire d'autres pains parce que j'ai acheter pleins de farines de céréales marrantes et en tout genre.
- aller à la campagne pour fêter les 38 ans de mariage des parents de Copine.
- me rendre à la Trocante pour me trouver une armoire.
Mais quelles douces activités ! Quels paisibles buts ! Et si je pouvais faire tout ça au bord de la mer ou de l'océan (manche, atlantique, pacifique je ne suis pas regardante) ce serait impeccable ! Le tout entrecoupé de quelques bains dans une de ces étendues d'eau ! PAR-FAIT !

Je suis capable de réaliser la plupart des tâches au foyer, comme l'entretien domestique, les courses. Pour la préparation des repas, voilà 2* ans que je déserte l'espace cuisine mais ma volonté est plus forte que jamais et dans de ce dessein de vie de Cendrillon : je saurai mitonner d'excellents petits plats (moyennant un dédommagement bien évidemment / business is business). J'ai des références en baby-sitting et je suis apte à surveiller et éduquer quelques enfants, je précise également que je possède actuellement 3 chats, ce qui doit sensiblement être de la même trempe... Je recherche donc des mécènes pour accompagner financièrement ma vie sans profession (mais rémunérée), afin de développer mes habitudes bourgeoise en quelque sorte... Peu farouche et réconfortante après minuit, je serai alors prévenante, attentionnée et remarquablement bien organisée le jour durant et pour votre confort. Je reste ouverte à toutes propositions afin que ma vie ressemble à celle d'un conte populaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire