mercredi 17 juillet 2013

Sous le contrôle de Caius Pupus, juge arbitre des épreuves

Dans le cadre du petit travail j'ai eu la joie et l'honneur de me rendre à la Préfecture. Et comme vous pouvez vous en douter (et sans surprise) : ça n'a pas été simple. Oui oui oui. Et ça commence avec le lieu lui même : il y a plusieurs adresses ! Plusieurs entrées et 'services' bien dispersés dans la ville. Forcément, je ne me suis pas présentée dans le bon. J'ai tout d'abord découvert le service 'Carte Grise / Permis de conduire / Étrangers etc.'. Je venais pour signaler le changement de Bureau d'une Association et n'avais strictement rien à foutre là. Bon, je prends quand même un n° à la con parce que j'ai besoin d'un renseignement et donc de m'adresser à un être humain (et en rédigeant ces quelques mots je me rends compte que j'aurai pu chercher sur mon téléphone portable bref...). D'après ce que je constate, mes observations, l'aménagement des lieux, RIEN n'est possible sans ce petit n°. Une machine devant moi : plusieurs choix (donc : Carte grise, permis de conduire etc.) au pif je prends Carte Grise. Putain mais comment s'embarquer dans du n'importe quoi. L'administration et son système nous y pousse. Finalement, je ne patiente pas du tout dans la pièce qui s'occupe des permis tout ça tout ça, mais j'attends dans la file 'Étrangers'. À bien y réfléchir : mon attitude est de plus en plus provocatrice. Ou débile. Inutile de vous préciser que chacun tient à sa place dans la file d'attente comme à la prunelle de ses yeux et que cette foule pourrait tuer si l'on osait un débordement. Tout le monde se scrute et les personnes aux guichets sont égales à elles-mêmes : antipathiques, désagréables, voire vexantes. Attention suspens : comment vais-je pouvoir gruger tous ces étrangers en attente de papiers ? (Autant vous dire que leur patiente à des limites et qu'il ne faut pas trop faire la mariole. Leur place dans la file = de l'or en barre). Il faut bien noter l'horaire également. Bien sûr la Préfecture ferme ses portes déplaisantes à 16h00. Et voilà déjà 1h00 que je tente de demander à quelqu'un où se trouve le Bureau des Associations. 

Réunir la totalité des formulaires nécessaires
pour obtenir le laissez-passer A-38
Votre tâche, votre besogne, votre peine n'a même pas commencé. Donc il est 15h00. Des personnes dans l'expectative de circulaires d'une importance capitale (afin qu'ils traversent la rue sans avoir l'impression de commettre un crime). Dans ma main un n° qui ne correspond en aucun cas à ceux qui défilent. Il fait chaud (enfin moi ça va, mais ce sont les autres qui accusent le coup et s'agacent vite). Il serait imprudent de ma part, de tenter, d'oser, un dépassement en prétextant une simple demande de renseignement puisque TOUT LE MONDE est là pour une simple demande de renseignements. Maman. Je ne sais par quel miracle : du Père, du Fils ou du Saint Esprit, me voilà seule devant cette gentille petite ligne jaune qui me demande de ne pas la dépasser pour des questions de confidentialité. La Dame à l'autre bout derrière son guichet ne m'invite pas à la rejoindre. Ok. Elle VOIT immédiatement que je n'ai pas le ticket adéquat et m’interpelle. "Il faut le bon ticket Madame". Sans blague. Je me défends directement (le temps est précieux désormais, il faut être efficace et éviter le conflit avec le personnel fonctionnaire : sinon c'est foutu. À la Dolto. Surtout les caresser dans le sens du poil). De ma voix la plus pucelle qu'il soit, telle Princesse Sarah devant Mademoiselle Mangin, je réplique (toujours derrière la ligne jaune puisque je n'ai pas le bon ticket donc je ne suis pas la bienvenue dans son 'espace de travail' et tout le monde m'entend - joie)  "Je cherche le Bureau des Associations Madame" (vous notez le 'Madame' de lèche burnes à la fin). 

Moi, à la Préfecture
Et la dame mal baisée me répond cette superbe phrase à jamais gravée dans ma mémoire : "Ce n'est pas là". Merci. Mais MERCI. Perverse. Et là, je lui explique ma galère. Au lieu de me répondre. Elle m'engueule cette pute. Parce que finalement la réponse c'est : 39, avenue de la Libération. Bon voilà. Ni plus. Ni moins. Mais NON ! Elle me fait chier avec ses tickets et n° de merde au lieu de m'informer simplement. Dieu merci : elle y parvient enfin. Et c'est ainsi que je change de bâtiment. Il est 15h15. J'y suis depuis plus de 60 minutes et je ne sais toujours pas ce qui m'attend au 39. J'entre à la bonne adresse. Une dame derrière un autre guichet, vitré cette fois, discute au téléphone. Et ô surprise : j'attends. Pas une fois elle me porte attention. Et compte bien prendre le temps qu'il faudra pour achever sa conversation téléphonique. J'ai le temps d'apprécier l'aménagement destiné aux personnes handicapées. Heu... Le tapis. Rouge. Les petites pastilles plastiques disposées au sol qui semblent indiquer aux personnes à visibilité réduite des 'points' importants : devant le guichet, devant l'ascenseur etc. Bien bien bien. Elle finit, raccroche et ouvre sa vitre. Je lui fais part de ma requête et m'adresse à elle comme si je lui demandais la permission de Minuit. Elle m'indique le Bureau des Association : 1er étage / couloir de gauche / premier bureau de droite. Arrivée en haut des marches, je ne sais plus ce qui est à gauche et à droite. Stress. Je tente la combinaison gauche puis droite. Ok Bingo. Je vois le mot 'Association' un peu partout. Je dois être au bon endroit. Seulement le premier bureau à droite : est vide. 

Le premier bureau à droite
Putain : j'ai envie d'une bière. Alors j'avance, dans l'espoir de rencontrer quelqu'un (même déplaisant, je prends). J'entends une dame, qui elle aussi papote au téléphone (on sent bien la détente qui est bien celle de l'été dans les bureaux de l'administration française). Je frappe et pour la énième explique mon cas : "Bonjour, je cherche le Bureau des Associations pour signaler un changement du Bureau". Cette phrase m'épuise. Et rajoute que la pièce que l'on m'a indiquée à l'accueil (c'est fatiguant hein) / (15h30) est vide. "Ah bon ?!?". Je vais la bouffer. "Mais non". "Mais si". "Mais le bureau en entrant ?". "Oui (toi que je maudis sur 3 générations) le bureau en entrant". "Aaahhhaaa". (Doux Jésus : fermez votre gueule Madame). Elle prend l'initiative de se déplacer pour constater l'absence de ses collègues dans le 'fameux' premier bureau. Plus que de se soucier de ma demande, elle était entrain de se rendre compte que ses copines étaient parties sans elles faire quelques soldes aux Galerie en bouffant des cookies de la Mie Câline. Mais en fait, ce n'est pas dans la pièce indiquée par la Dame n°2 de l'accueil que je trouverais mon bonheur (d'ailleurs je souhaite qu'elle avale des couleuvres jusqu'à ce que mort s'en suive pour m'avoir dit des conneries) c'est dans celle de Mr Lefèvre (donc DEUXIÈME bureau à droite. Je veux crever). Juste là, derrière la porte close (et bien cachée). 15h40. Je frappe. On me dit de rentrer. Je ne demande que ça ai-je pensé ; mais trop vite. La porte est fermée, les fenêtres également. Il fait 38° dehors. Surement 30 à l'intérieur. Le bureau ne fait pas plus de 8 m². Pas d'aération et encore moins de système d'aération. Ça pue la mort. L'endroit malodorant est occupé par un Monsieur qui doit aimer les cookies aussi. Trop.
Est-il bien utile de vous préciser que son imposant profil implique une sudation des plus marquantes et acides. J'ai envie de deux bières et de vomir. Et je répète à nouveau la raison de ma présence. Il est aussi vif qu'une huître malade. Une huître malade qui aurait mangé une autre huître pas fraîche. Ou un lamantin, mais décédé sur le bord d'une route déserte, et entrain de pourrir au soleil et de faire le régale de quelques mouches. Il me demande de lui faire passer des papiers rangés dans des bannettes mais placées en face du visiteur et pas devant lui, donc de celui qui est censé travailler. C'est étrange. J'ai l'impression de me trouver devant Ignatius Reilly dans 'La Conjuration des Imbéciles' (physiquement parlant. Et pour la motivation qu'il porte aux différentes tâches professionnelles qui lui incombent). Et là : il est temps mesdames et messieurs d'aborder la délicate question des congés. "Si les 7 feuillets - que je viens de lui donner et qu'il me retourne ensuite - c'est ubuesque putain - si je vous renvoie, ou vous ramène les documents remplis la semaine prochaine, quand cette modification sera-t-elle officiellement prise en compte ?". (Vous remarquerez que je reste sacrément polie). "Ça dépendra des vacances". Je vais vous tuer Monsieur. Je vais vous dégonfler et vous ranger bien à plat dans une pochette cartonnée et vous laisser là, en face de moi, dans la bannette de merde". Bref, j'ai intérêt à bien remplir le bordel avant mercredi prochain pour qu'il s'occupe du reste avant de partir pour la Thaïlande, l'histoire de 15 petits jours de tourisme sexuel. 

Allez au Diable. 

Demain : je récupère un colis à La Poste, après 2 'avis de passages' vicieusement laissés dans ma boîte aux lettres. Ces fameux 'avis de passages', comme un gros doigt d'honneur à la personne que vous êtes. Ceux qui vous disent bien : "on a votre colis, c'est nous et pas vous et on repasse demain. Non pas pour vous donner la possibilité de le récupérer à La Poste mais pour vous signaler à nouveau qu'on le garde encore 24h00, pour bien faire chier". 

Sinon, je suis très fière de mon GPS Lo-Fi :





Et voilà deux petites crottes de nez qui se fichent magistralement des difficultés que l'on peut rencontrer à la Préfecture : 



Baboushca, qui va très prochainement sombrer dans l'agoraphobie.

3 commentaires:

  1. Blandine7/18/2013

    Coolos j'ai réussi à me connecter ! et je rigole bien. Bises

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    1. Bienvenue Blandine ! Enfin nous y sommes arrivées. Merci pour ta lecture et à très vite.

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