jeudi 14 juillet 2011

Film du dimanche matin : C'est sexy le ciel de Californie

Énorme dilemme ce soir du 13 juillet : feux d'artifices ou feux de la police fédérale de Los Angeles ? Après 5 secondes de réflexion j'ai fait le choix de la seconde proposition. Et sans regret. Police Fédérale Los Angeles ou To live or die in L.A. (titre original) est polar urbain californien de 1985 de toute beauté si l'on est sensible au paysage de carton pâte de la cité des anges et surtout si l'on est réceptif au 80's style. Le film de William Friedkin vaut le détour aussi pour son fabuleux casting : starring William Petersen, dans son premier grand rôle au cinéma puisqu'il n'y en aura (grosso modo) que deux, le second étant celui qu'il a tenu plus récemment en tant qu'expert au sein de la police scientifique de Las Vegas : oui dans le rôle de Gil Grissom !!! Homme d'âge mûr dans la série Les Experts et expérimenté (jeu de mot jeu de mot), on le découvre en officier de police, jeune loup svelte, bourré d'énergie, mauvais garçon pour la subversion, dans  To live or die in L.A.. Il est ici, complètement surexcité dans son petit blouson de cuir, son Levis 501 qui épouse outrageusement ses bijoux de familles (j'avais prévenu : 80's style). 

Je vous laisse constater 'l'affaire'...

Autre jeune renard au casting : Willem Dafoe qui tient là le rôle du deviné quoi ? Du méchant ! Existe-t-il un film dans lequel Willem incarne le gentil personnage, si oui, il est alors peu connu... D'ailleurs j'en profite pour souligner l'étrangeté de la voix française de doublage, qui ressemble à celle d'un petit robot électronique qui serait resté trop longtemps dans le bain. Mais ça passe ; parce que, et d'une : on est à Los Angeles, de deux : dans les années 80 et de trois : parce qu'elle est 'portée' par Willem Dafoe et sa gueule de fracassé. 

Ici, avec sa nana dans le film
et sa permanente so 80's

Avant d'aller plus loin je propose tout de même de faire un rapide résumé de l'histoire : Richard Chance (Grissom) est un flic un brin tête brûlée (conditions spatio-temporelles obligent) qui perd son coéquipier. Le vieux (à deux jour de la retraite : c'est malin) menait une opération solo autour d'un faussaire : Rick Masters (forcément : W. Dafoe), ce dernier le descend froidement, à la Willem Dafoe quoi. S'en suit un quiproquo avec un agent du FBI infiltré abattu accidentellement etc. Mais le sentiment de vengeance de Chance, suite à la mort de son collègue de toujours, est plus forte que la chaleur cuisante du soleil de Los Angeles. Transporté par l'énergie du désespoir, il décide alors de traquer Masters malgré les embrouilles dans lesquelles il s'enlise, malgré les craintes de son nouveau coéquipier Vukovitch. Il y a des raisons à cette appréhension puisque les méthodes de Richard Chance sont parfois 'discutables' et surtout défendues.... Mais c'est aussi ça qui est excitant. Bref, l'histoire est au premier abord d'une banalité navrante mais ce sont ici plus leurs attitudes, le contexte et le rythme du film qui importe. Le flic est indocile, le voyou est charmeur, ils sont terriblement violents, les filles sont absolument séduisantes. Je propose un second résumé plus ramassé : des flingues, des courses poursuite de Dodge, Mustang et autres Camaro, des strip teaseuses, des nénés, du cul (d'ailleurs Copine : on voit Grissom tout nu : je crois que j'ai rougi...), des clopes, du whisky, des hamburgers, des agents fédéraux, des faux-monnayeurs, de la drogue donc une société pervertie, des hommes et des femmes qui cherchent profit dans les domaines même les plus inavouables. Le tout dans un décor californien parfait : palmiers, l'océan pacifique, sunrise on the beach, the heat of the city, the heat of the desert, le soleil est fluo, soyez les bienvenus dans l'ère pop pastel et électrique des années 80 !

Ambiance...
On veut la fièvre : et on a la fièvre ! Sans détours, sans chichis, tout va vite : on est exalté et survolté à l'adrénaline. La frontière entre le bien et le mal est floue, ambiguë, et c'est pour cela que tout n'est pas aussi évident et qu'on est captivé de début à la fin (malgré le bruit des feux d'artifices). Je rajouterai qu'on frôle parfois le films de série B en matière d'effets spéciaux... Un délice. Le sang ressemble à un mélange de ketchup et de confiture de fruits rouges : dé-lec-table ! Et puis chaque victime touchée par balles réagit par un cri d'agoni (ridiculisé par le doublage français) quelques secondes en décalage avec l'impact ! Merveilleux. Le clin d'oeil gayfriendly à la fin est tout à fait exquis... To live or die in L.A. : un buddy movie : oui mais... Il y règne une atmosphère de décadence sur fond de vengeance et de cupidité. Le héros est sacrifié. Un écrin visuel et sonore (je me suis surprise à me trémousser au rythme de la musique dans les scènes d'actions) complètement ancré dans son époque.

On dit merci qui ? Merci le Patron ! On conclu pour lui en musique : !

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